Pour moi il n'y avais pas mille facon de passer une bonne journée. Pour commencer, rien ne valait un réveil en douceur, pour continuer par un petit tête-a-tête autour d'un bon petit-déjeuner avec Dany, mon amoureux. Ensuite, je me rendais à l'Eleven, l'école primaire dans laquelle j'enseignais. Faire mon travail me rendait d'excellente humeur car j'avais plaisir à l'executer. Ensuite, à la fin de la journée, il m'arrivait parfois de rentrer directement à l'appartement et de préparer quelques petites choses avant l'arrivée de mon cher et tendre. La relation passionnelle que nous entretenions tous les deux me faisait le plus grand bien, et je ne concevais pas de passer une journée sans le voir, ou lui parler, et ce, de même avec notre meilleur ami, Gabriel. Cependant, un un petit rien pouvait venir me la gâcher.

Aujuourd'hui par exemple, je m'étais réveillée sans la présence de mon amoureux à coté de moi. Rien d'extraordinaire cela est vrai, il lui arrivait très souvent de se réveiller avant moi. Alors que je passais ma main sur les draps de l'autre coté du lit avec un sourire endormi, je ne trouvais pas l'habituelle chaleur qui me mettais de bonne humeur le matin. Cela eut pour effet de me faire ouvrir les yeux sur le champ. Je tâtais les draps mais dû me rendre à l'évidence, la personne qui se tenait là la nuit dernière était partie depuis un bon moment. Je me levais d'un bond, attrapais mes affaires qui trainaient au bout du lit et m'habillait en quatrième vitesse. Lorsque j'ouvris la porte à la volée, j'entendis les bruits d'une conversation, et je n'eus aucun mal à reconnaître la voix de Dany. Tout de suite, je présumais que c'était une femme qui était au bout du fil. Ma jalousie ne me permettais pas de rester calme, et je filais prendre mon sac et mes papiers à l'autre bout du salon, tout en n'oubliant pas de lui asséner un regard lourd de reproche. Ma colère serait vite passée, mais en attendant, j'étais légèrement en retard et je n'allais pas essayer de discuter pour l'instant. Après lui avoir adressé un rapide « au revoir », j'ouvris la porte de l'appartement et sortit en poussant un soupir de mécontentement. Voilà, ma journée allait être gachée !
Une fois sortie de l'immeuble, je me dirigeais vers le véhicule garé au bout de la rue et y montait. J'avais une sainte horreur des transports en commun, uniquement parce que je détestait être serrée quand je voyageais. De plus, l'Eleven était assez loin de chez nous, ce qui faisait que la voiture était le meilleur moyen d'y arriver. Mais, manque de chance, je découvris que j'avais laissé les phares allumés toute la nuit, impossible de démarrer. Bien, puisque la voiture avait décidée de ne pas être gentille avec moi aujourd'hui, il ne me restait plus qu'a prendre le bus. Et enfin, après vingt minutes d'attente coincée dans la foule, j'arrivais a mon lieu de travail.

Mais je découvris bientôt le principe du « Jamais deux sans trois ». En effet, je n'aurais pu dire si c'était juste moi qui était au bord du rouleau ou les enfants qui étaient déchainés, mais je sortis à 17h de l'école bien plus fatiguée que d'habitude. Heureusement, il me restait encore l'option « meilleur ami ». J'apellais finalement Gabriel pour lui proposer d'aller prendre un verre afin de discuter cinq minutes seul à seule. Cependant, au bout du troisième appel en ne tombant que sur le répondeur, j'y renonçais. En rouspétant intérieurement contre mon ami, je décidais de revenir à l'appartement, de me préparer un bon chocolat chaud puis de me réconcilier avec mon chéri, à qui le fait de ne pas avoir prononcé plus de trois mots dans la journée m'avait tout de même fort contrite, si bien que, sitôt passé la porte, je passais timidement la tête dans le salon avant de m'avancer tranquillement vers lui. Assis sur une chaise, je ne voyais que son dos. Je lui déposais un baiser sur la joue. Il se retourna brusquement et nous nous enlaçâmes.

« Qui était-ce, ce matin ? »
« La gérante du club de sport.»
« Et Gabi ? Il ne répond pas aux appels»
« Cloué au lit, il a attrapé un mauvais truc »

Je m'en voulu un bref instant d'avoir ralé sur Gabriel mais je me laissais finalement aller dans les bras de Dany, bras dans lesquels je me sentait prête à tout surmonter. Hormis ma grande jalousie, mais ca, c'est une autre histoire !